Occitanie Les derniers jours des vétérinaires de Couiza

Vincent, Philippe, ou encore Jean-François : cent vingt éleveurs sont concernés par cette fermeture. « Le cabinet le plus proche se trouve à Carcassonne. Le vétérinaire devra faire une heure trente de route pour venir chez nous », s’agace Mélanie Vandecastelle, éleveuse de bovins allaitants. Les exploitants ont beau avoir manifesté le 9 juillet dernier, rien n’y a fait. Les collectivités et les autorités ont refusé d’apporter un soutien financier rapide, et la fin du cabinet de Couiza est actée.

Avant l’épuisement

Fermeture d’une structure voisine, renforcement des mesures de prophylaxie à tarif réglementé, et fin d’un accord avec un collègue pour les gardes : le fonds de trésorerie du cabinet de Couiza a fondu en quelques mois. Pour poursuivre son activité et conserver un week-end sur deux de libre, Marie-Christine Weibel (1) aurait dû emprunter. « En tant que vétérinaire en milieu rural, je remplis une mission de service public et je ne veux pas m’endetter pour cela », dénonce-t-elle.

La réunion de la dernière chance a eu lieu à Carcassonne, le 10 juillet, avec près de vingt personnes autour de la table, du conseil régional au conseil départemental, en passant par les communautés de communes et les élus locaux. Les éleveurs, eux, n’étaient pas invités. « La chambre d’agriculture n’est même pas venue à cette réunion ! », accuse Mélanie Vandecastelle.

Malheureusement, Couiza n’est pas un cas isolé. « De nombreux collègues laissent leur clientèle rurale en silence », prévient Marie-Christine Weibel. La déception, explique-t-elle, renforce son engagement au sein du conseil de l’ordre, pour travailler sur le paiement des gardes et sur le maillage territorial. Et parce qu’elle exerce « un métier de conviction », cette fille d’agriculteur poursuivra bientôt son travail dans un autre cabinet de la région.

Ivan Logvenoff

(1) Lire également l’interview avec Marie-Christine Weibel sur notre site.